La peinture murale que vous pouvez observer aujourd’hui depuis la Cité des Arts a été réalisée par l’artiste américain ESPO – Stephen Powers en juin 2017, lors de la 7e édition du festival Bien Urbain et suite à l’appel à projet Oxymores 2.

Durant sa résidence à Besançon, l’artiste a choisi d’illustrer des expressions anglaises utilisées dans notre langage courant et inversement, jusqu’à en recouvrir la totalité de la surface murale à disposition. Constamment ouvert à de nouvelles propositions et porté par l’enthousiasme du voisinage, il a représenté en lettrages et en dessins quelques anecdotes tirées des rencontres et discussions qu’il a pu avoir avec les habitants du quartier et les passants curieux.

Tous les jours je marmonne des pensées, mais aujourd’hui je crie à travers l’univers depuis la ville de Besançon, dans l’Est de la France. Les belles personnes de cette ville ont retiré presque tous les paramètres qui m’empêchent de peindre, ne me laissant qu’avec d’infinies possibilités pour remplir ce mur au maximum. Mais il existe bien un paramètre crucial : parler avec et pour les voisins et la ville. Comme l’un des locaux me l’a dit, Vesontio Noster Victus : «Nous sommes (l’ancien nom romain de la ville) Vesontio». Je pense que c’est ce qu’il a dit; mon français et son anglais sont pourris (Pardon my French)… Mais c’est dans ce problème de communication que j’ai trouvé tous mes possibles. Il y a des mots français dans l’anglais de tous les jours et des mots anglais dans le français de tous les jours. Je dis faux pas trop souvent, tout de suite trop rarement, et nom de plume, comme vous pouvez le présumer, est au sommet de mon CV. L’influence anglaise sur le français est beaucoup moins poétique, mais beaucoup plus festive; OK cool week-end living room underground fun sexy quick open DJ chat blues non-stop happy hour dance floor jetlag rush. Voilà la meilleure phrase que je n’ai jamais écrite en français. Je dessine donc en m’inspirant du français, de l’anglais et de moi-même pour réaliser le travail qui fait de moi ce que je suis ; un dessin de lignes pour des lignes de communication que nous partageons. Dessiner en public offre la possibilité de dessiner les gens ensemble. Si les lignes que je dessine se connectent sur le mur et avec la communauté, c’est ce qu’on appelle alors à juste titre le mot juste ; Le bon mot au bon endroit. La communauté dessinée et rassemblée est peut être mon chef-d’œuvre. Peut être.
Texte traduit de l’anglais
Extrait de l’article «Phil Page, Belletrist De Belles Lettres» écrit par Stephen Powers.